Issu d’une école de commerce, Thomas explore d’abord les domaines du marketing et de la gestion de projet, sans jamais vraiment y trouver sa place.
En parallèle de ses études, il découvre peu à peu l’univers créatif : photographie, graphisme, identité de marque… C’est là qu’un déclic se produit — il réalise que c’est le design qui le fait vibrer.
Après une première année en freelance, il choisit de structurer sa reconversion en rejoignant le Bootcamp de The Design Crew.
La formation lui permet de poser des bases solides et de décrocher rapidement son premier poste chez Shine en tant que Product Designer.
Aujourd’hui, il est Founding Designer chez Hyperline, où il façonne le produit et le design d’une startup en pleine expansion.
Peux-tu nous parler de ton parcours et ce qui t'a amené vers le product design ?
Pendant mes études à l’ESSEC, j’ai essayé pas mal de métiers différents : du marketing chez British Airways, de la gestion de projet chez BNP Paribas… Mais je n’y ai jamais trouvé mon compte : trop de politique, trop de process, et pas assez de marge de manœuvre pour exprimer ma créativité.
En parallèle de mes études, j’ai toujours participé à des projets créatifs : faire mon portfolio pour mon activité de photographe freelance, réaliser des flyers pour des associations, créer des logos et des identités de marque pour des projets étudiants… Plein de choses qui m’ont fait travailler sur des outils créatifs et prendre conscience que ça pouvait devenir plus qu’une passion.
Alors au moment de trouver mon premier boulot, j’ai laissé tomber le monde corporate pour me lancer en freelance avec mon meilleur ami. Avec Yasin, on prenait tous les projets qu’on nous proposait : design graphique, identité de marque, prototypes d’applications, photos, vidéos… On voulait juste apprendre le plus possible.
Après un an de freelance, j’ai vite atteint un plafond en termes de compétences, et j’ai cherché à me spécialiser dans un corps de métier en particulier. C’est à ce moment-là que j’ai entendu parler du métier de Product Designer, et après avoir discuté avec pas mal de personnes dont c’était le métier, j’ai su que je devais tenter ma chance.
Tu fais partie du tout premier batch du Bootcamp The Design Crew : comment tu l’as découvert à l’époque, et pourquoi avoir choisi de nous faire confiance à ce moment-là ?
Une fois certain de mon envie de devenir Product Designer, j’ai très vite entendu parler de The Design Crew, par l’intermédiaire d’Andréas, un alumni de la formation Advanced qui m’en a dit beaucoup de bien. J’ai très vite contacté l’équipe, et Jordan — CEO et co-fondateur — m’a présenté la formation Bootcamp qu’ils s’apprêtaient à lancer quelques mois plus tard.
Au-delà d’avoir eu un très bon pressentiment avec les équipes et de très bons retours de la part d’élèves passés par la formation que j’ai contactés au préalable, ce sont principalement les intervenants issus des meilleures boîtes de l’écosystème tech français qui m’ont convaincu : je voulais rejoindre une scale-up française, et avoir des intervenants issus de belles boîtes comme Doctolib, Qonto ou Lydia m’a conforté dans mon choix.
Quels étaient tes objectifs en intégrant le Bootcamp The Design Crew ? Ont-ils été atteints ?
Le Bootcamp était d’abord pour moi une manière de confirmer mon intuition : celle que me reconvertir en Product Designer était la bonne décision. Je voyais la formation comme une manière concrète de découvrir le métier, en rencontrant des designers en poste et en participant à des études de cas en conditions quasi réelles.
Je voulais aussi consolider mes bases en design, puis approfondir le Product Design. Ayant appris la discipline par moi-même sans trop me pencher sur la théorie, j’étais preneur des références, des bonnes pratiques et de la manière la plus professionnelle d’aborder la discipline.
Enfin, je voulais être prêt à intégrer le marché du travail : savoir identifier des entreprises dans lesquelles postuler, avoir un portfolio qualitatif à présenter et apprendre les bonnes pratiques pour réussir les entretiens.
Ces objectifs ont carrément été atteints ! J’ai très vite été convaincu par cette reconversion, je me suis mis à fond et j’ai beaucoup appris pendant ces trois mois alternant théorie et pratique. Et — cerise sur le gâteau — j’ai trouvé mon premier job à peine un mois et demi après la fin du bootcamp !
Tu as rejoint Shine juste après le Bootcamp, qu’est-ce que cette expérience t’a appris en tant que jeune Product Designer ?
J’ai eu beaucoup de chance d’atterrir chez Shine : j’ai été le premier profil junior que l’équipe produit a recruté, et tous mes collègues avaient vraiment à cœur de me faire progresser.
J’ai commencé en étant greffé à la squad “sign-up & onboarding” en travaillant directement avec Charles-Henry, un Product Designer avec 10 ans d’expérience. Il m’a pris sous son aile, et pendant les premiers mois, on a travaillé main dans la main : on se partageait le travail et il me faisait des retours en permanence en plus de me montrer sa manière de réfléchir et designer, ce qui m’a fait progresser très rapidement.
C’était super formateur, et après quelques mois, j’ai rejoint une squad produit sur la partie “analytics & comptabilité”, avec un Product Manager et 6 développeurs. C’était un peu le saut dans le grand bain, et tout s’est super bien passé ! J’ai été bien accompagné par la squad, et on a très vite commencé à shipper les premières fonctionnalités issues de mes designs.
Cette expérience m’a appris les rouages d’une équipe design et produit, la manière dont le travail s’organise au sein d’une squad, et surtout elle m’a conféré les codes du métier : les méthodes de travail, le vocabulaire, la vision produit, la compréhension des contraintes techniques, la planification… J’y étais déjà préparé avec The Design Crew et c’est très rapidement devenu une réalité.
Après plusieurs années dans cette scale-up, qu’est-ce qui t’a poussé à changer d’entreprise ?
Shine est une boîte qui encourage ses employés à faire du freelance, pour se mettre dans la peau de ses utilisateurs. Comme je considérais que j’avais du retard par rapport à mes collègues qui sortaient d’écoles de design et pour qui ce n’était pas la première expérience pro, j’ai décidé d’en profiter et de faire un maximum de missions sur mon temps libre.
Pendant un an et demi, j’ai participé à des projets en tout genre dans la continuité de mon expérience freelance : du webdesign, du design d’applications mobiles, des marketplaces… Je voulais toucher à tout pour continuer à apprendre (et économiser pour me faire un super voyage au Japon).
C’est comme ça que j’ai rencontré Lucas, le fondateur d’Hyperline. Je l’ai contacté car il venait de lever des fonds et je voulais lui vendre mes services de Product Designer freelance. On a commencé à travailler ensemble, et au bout de quelques jours, j’ai reçu une offre pour rejoindre sa boîte en tant que Founding Designer et deuxième employé.
Si j’ai accepté de rejoindre cette aventure, c’est parce que je me sentais prêt à relever le défi de m’investir dans un projet plus ambitieux, complexe et engageant. L’idée de construire quelque chose de zéro, aux côtés d’une équipe talentueuse et motivée, m’a tout de suite séduit.
Peux-tu nous expliquer le rôle d’un Founding Designer ?
Founding Designer, c’est être le premier (et souvent le seul) profil design dans une start-up early stage. C’est un rôle super transverse et assez nouveau dans l’écosystème français.
La majeure partie de mon temps est dédiée à la création et au développement des fonctionnalités de notre plateforme. Je travaille main dans la main avec les équipes tech (développeurs front-end et back-end) et je partage le rôle de Product Manager avec le CTO. Mon rôle commence à la définition des objectifs business et stratégiques de l’entreprise, qu’on doit traduire en fonctionnalités produit.
Je m’occupe ensuite de concevoir la fonctionnalité côté design, en intégrant les contraintes techniques et en impliquant nos utilisateurs et bêta-testeurs tout au long du processus. Je transmets ensuite la main aux développeurs et, une fois la partie technique terminée, je m’occupe de tester la fonctionnalité et de m’assurer qu’elle fonctionne parfaitement avant de la rendre disponible à l’ensemble de nos clients.
Comme je suis le seul designer, mon rôle s’étend au-delà de la partie produit. Je suis responsable de l’identité de marque d’Hyperline et de sa cohérence à travers tous les canaux : site internet, pages publiques, documentation… Je travaille aussi avec l’équipe marketing pour la réalisation de tous les assets visuels (illustrations, posts pour les réseaux sociaux, présentations…). C’est beaucoup de boulot, mais très satisfaisant de savoir que tout ce qui existe côté visuel est passé entre mes mains !
Pour quel type de profil est le métier de Founding Designer ?
Quels conseils donnerais-tu pour switch sur ce rôle ?
Je pense qu’une qualité essentielle du Founding Designer, c’est sa polyvalence. Côté design, il faut aussi bien maîtriser la discovery, les itérations et la delivery des features que la création d’identité de marque, le web design et la production d’assets de communication.
La polyvalence s’étend aussi au-delà du scope d’un designer, en lien avec la taille de l’entreprise : lorsqu’on est moins de 10, certains rôles ne sont pas encore occupés à plein temps, comme le support client, l’onboarding de comptes, l’organisation d’événements… Il faut être ok pour donner des coups de main là où l’équipe en a besoin.
Avec toutes ces tâches à gérer, il faut également être très bien organisé et rationnel. Savoir quel sujet attaquer en priorité, mettre en pause un gros projet du jour au lendemain pour gérer une urgence, et être capable de switcher en permanence d’un sujet à l’autre tout au long de la journée, pour faire avancer plusieurs projets en parallèle.
Founding Designer, ce n’est pas un job qu’on retrouve sur Welcome to the Jungle. C’est encore un rôle un peu “confidentiel”, proposé par des fondateurs d’entreprises tech — souvent B2B — dès le lancement de leur projet. Mon conseil, c’est de suivre sur LinkedIn les entrepreneurs qui sont en train de monter une boîte (souvent, ils écrivent “stealth” ou “building” dans leur bio) et de rentrer en contact avec eux.
