Après un début de carrière dans le marketing et la franchise, Noëmie a choisi de se reconvertir en Product Design. Aujourd’hui, elle travaille chez Kolecto en tant que Product Designer.
Dans cette alumni story un peu spéciale, on donne aussi la parole à Benjamin, Lead Product Design @ Kolecto, pour comprendre l’impact concret de son profil en entreprise et ce qui fait, selon lui, la force des designers formés chez The Design Crew.
Noëmie, peux-tu nous parler de ton parcours jusqu’au Product Design ?
J’ai longtemps cherché ma voie. J’ai suivi des études un peu par défaut, sans réelle conviction, jusqu’à obtenir un master en marketing spécialisé en franchise et commerce en réseau. J’ai ensuite travaillé deux ans au siège d’une banque, à la direction de la franchise. Mon rôle m’amenait à la fois à analyser des franchises, organiser des événements et être en contact régulier avec les conseillers en agence. Une expérience où l’on apprend à s’adapter à ses interlocuteurs et à faciliter leur travail.
C’est pendant le confinement que j’ai vraiment pris le temps de réfléchir à ce que je voulais faire. J’ai discuté avec beaucoup de personnes, exploré différents métiers, repris la liste de ceux qui m’avaient toujours attirée, et contacté des professionnels sur LinkedIn pour mieux comprendre leur quotidien.
C’est un peu par hasard que j’ai découvert le Product Design. En écoutant une interview, ça a été une évidence : ce métier cochait toutes les cases de ce que je cherchais notamment sur les soft skills. Je me suis lancée à la recherche d’une formation et j’ai découvert The Design Crew. Je me suis inscrite pour faire partie de la troisième promotion et en attendant je me suis plongée dans les cours d’OpenClassrooms, j’adorais ce que je faisais pour la première fois !

Avant de te lancer dans le Bootcamp, quels étaient tes principaux questionnements ou doutes sur la reconversion ?
Comme beaucoup, je me demandais si huit semaines de formation suffiraient pour décrocher un poste. En France, il y a encore cette idée que pour être légitime, il faut avoir fait de longues études. Je me demandais si cette formation allait suffire à me rendre crédible, si les recruteurs allaient s’intéresser à mon profil, et si le Product Design avait vraiment de l’avenir.
J’étais assez convaincue que le métier me plairait et je ne me voyais pas retourner dans mon ancien métier avec des regrets à la clé.
Ce n’était pas évident de trouver un poste. J’ai envoyé beaucoup de candidatures et fait plusieurs entretiens avant de décrocher un poste chez Jump.
Qu’est-ce qui t’a le plus surprise une fois plongée dans la formation ?
La densité ! On avait de longues journées mais j’ai adoré. On apprenait tous les jours : des cours mais aussi des autres. L’ambiance est extrêmement bienveillante. Chacun arrive avec son parcours, on a tous des profils différents.
On a travaillé sur trois cas concrets, on sait très vite si le métier va nous plaire ou non car on est mis dans le bain. Ce que l’on voit pendant ces études de cas nous permettent d’arriver avec toutes les clés en main en entreprise et de réussir sa reconversion aisément.
La palette d’enseignements est large : cas d’étude, pitch aux entreprises, maîtrise de Figma, apprendre à défendre nos idées et s’adapter à chaque nouveau groupe de travail.
Nos mentors sont toujours présents, prêts à nous guider. Jérémy a vraiment pris le temps de me faire des retours même après la formation sur mon portfolio. Les préparations aux entretiens sont également très utiles et réalistes.
La formation est relativement courte mais on ressort avec les bons outils.
Quelles compétences ou réflexes acquis pendant le Bootcamp te servent le plus aujourd’hui dans ton rôle ?
Grâce à mes études en marketing et ma précédente expérience je ne partais pas de zéro. J’avais déjà des bases en interview utilisateur, en synthèse et stratégie business.
Ma première expérience professionnelle m’a permis de me confronter à différents publics parfois sur des périodes sensibles où il faut savoir faire preuve d’adaptabilité et diplomatie.
Mais c’est vraiment la formation qui m’a permis d’acquérir les méthodologies propres au design, comme le double diamant, qui est devenu une vraie grille de lecture dans mon quotidien.
J’ai aussi été agréablement surprise de constater à quel point porter la voix des utilisateurs est valorisé en entreprise. Notre expertise sur ce sujet est très attendue et résonne auprès de tous. D’une part, parce que c’est concret pour les équipes en contact direct avec les clients ; d’autre part, parce que cela permet aux développeurs de mieux comprendre le sens de ce qu’on conçoit. C’est également un levier efficace pour défendre des idées face aux managers.
On acquiert aussi un certain état d’esprit : la collaboration Product Manager/Product Designer qui est essentielle ou encore que ce n’est pas une question d’ego quand notre travail est critiqué.

En quoi cette formation t’a aidée à opérer ta transition vers un poste concret en Product Design ?
Les cas concrets nous permettent d’appliquer toutes les méthodes apprises pendant la formation et de nourrir notre portfolio. On arrive en entretien avec des projets concrets à montrer, ce qui fait la différence.
Les mentors nous accompagnent aussi sur l’aspect recrutement, en apportant des retours constructifs sur nos portfolios, et parfois en partageant des opportunités dans des entreprises qui pourraient matcher avec notre profil. C’est un vrai tremplin.
Comment as-tu vécu ton tout premier poste en tant que Product Designer chez Jump, juste après le bootcamp ?
J’ai eu beaucoup de responsabilités dès le départ. Je suis arrivée à un moment stratégique : le produit devait être totalement refondu pour des raisons techniques. C’était l’opportunité de retravailler à la fois l’UX et l’UI, sur desktop, mobile et le back-office.
Mon manager de l’époque, Gauthier, m’a fait confiance et m’a laissée très autonome. On a terminé cette refonte à trois designers en huit mois. C’était intense, mais extrêmement formateur : adaptation des méthodes aux contraintes internes, construction d’un MVP, défense de son travail tout en restant à l’écoute des contraintes techniques.
J’ai directement été mise dans le bain mais tout ce que j’avais appris en formation m’a été utile.
Aujourd’hui tu es Product Designer chez Kolecto*, quelles sont les spécificités du rôle de Product Designer dans votre organisation ?
Chez Kolecto, le/la Product Designer fonctionne en trio avec le/la Product Manager et l’Engineering Manager. Tout le monde a autant sa place et c’est très intéressant de se nourrir de l’expertise de l’autre pour avancer rapidement sur nos projets. La voix du design a autant de poids que le produit et la tech, c’est très valorisant.
On est autonomes, on suit les sujets de A à Z. Et surtout, l’empathie prend tout son sens ici. C’est un pré-requis au quotidien, car nos utilisateurs sont très variés et, pour une part très importante, peu digitalisés. On doit réfléchir à notre produit en se mettant le plus possible à leur place et en les faisant tester. Nombreux sont ceux qui fonctionnent toujours avec les factures papier, des processus non automatisés, ce qui est très éloigné de nos propres habitudes de professionnels dans la tech. En tant que designer, c’est très enrichissant de remettre son travail en question, non pas en l’adaptant nécessairement aux tendances, mais bien aux habitudes de nos utilisateurs.
*Kolecto, fintech de gestion pour TPE-PME affiliée au Groupe Crédit Agricole qui la distribue dans ses réseaux nationaux : celui des 39 Caisses Régionales du Crédit Agricole et celui du LCL.

Peux-tu nous donner un aperçu concret des sujets ou projets sur lesquels tu as pu travailler ?
Depuis que j’ai rejoint Kolecto, j’ai eu l’occasion d’intégrer trois équipes différentes.J’ai donc pu travailler sur la plateforme à destination des conseillers en agence du Crédit Agricole qui prescrivent Kolecto à leurs clients TPE-PME. C’est une plateforme à part entière que l’on fait évoluer régulièrement pour qu’elle réponde toujours mieux à leurs usages et leurs réalités de terrain : faciliter leur suivi des prescriptions et la prise de rendez-vous avec le parcours le plus fluide possible, renforcer le partage de notre expertise métier dans leur formation sur l’outil Kolecto.Un travail passionnant, notamment dans mon processus de recherche utilisateur, qui m’a permis de discuter avec une trentaine de conseillers ancrés un peu partout en France.J’ai aussi eu l’opportunité de contribuer au lancement d’une toute nouvelle fonctionnalité en beta test qui permet de payer des salaires sur Kolecto. Le but était de centraliser la gestion administrative des entreprises pour ne pas avoir à jongler d’un outil à un autre.Mais aussi des sujets d’améliorations continues comme l’optimisation du paiement d’une facture pour faire gagner du temps à nos utilisateurs.
Chez Jump, vous étiez une petite équipe. Aujourd’hui, vous êtes plus nombreux chez Kolecto, qu’est ce que cela change pour toi ?
Au quotidien c’est beaucoup plus facile d’aller voir un(e) collègue pour lui demander son avis sur une solution ou sur nos maquettes. On a tous des parcours différents avec chacun et chacune nos forces, c’est enrichissant. On peut avoir des retours directs et réguliers. Il faut adapter les rituels avec des temps définis pour que tout le monde puisse parler et partager ses sujets.
Plus l’équipe grossit, moins il est évident de connaitre les sujets de chacun. Il faut donc structurer les réunions pour comprendre les enjeux et s’assurer de maîtriser les zones de recoupements. Nous sommes aussi amenés à travailler souvent ensemble, nous testons des ateliers de co-conception, du pair design. Nous avons également des rituels plus informels comme un déjeuner mensuel. C’est un moyen de créer du lien surtout quand tout le monde n’est pas sur Paris.
Quel conseil tu donnerais à quelqu’un qui envisage une formation intensive pour se reconvertir en Product Design ?
Si tu sens que ce métier correspond à ta façon de penser et aux tâches que tu aimes faire, alors fonce. N’hésite pas à discuter avec des Product Designers. On est en général très contents de parler de notre métier. La formation de The Design Crew te donnera des bases solides pour très vite t’intégrer en tant que Product Designer en entreprise.
Il faut s’accrocher, mais le métier est passionnant et cela vaut le coup.

Benjamin, selon toi, quels sont les points forts ou atouts de travailler avec un(e) designer issue du Bootcamp ? Qu’est-ce qui, selon toi, les rend prêts à contribuer efficacement dès leur arrivée ?
Je trouve qu’il y a quelque chose de naturel dans leur intégration. Aussi bien au sein de l’équipe qu’il ou elle rejoint mais aussi sur la capacité à avoir de l’impact rapidement. Selon moi, c’est clairement du à l’environnement qu’il y a durant le bootcamp. Ça n’est pas juste un bootcamp pour maîtriser des hard skills, il y a cette notion d’équipe et de collaboration qui fait la différence. Au delà des compétences techniques pures et dures que l’on attend d’un Product Designer, c’est l’état d’esprit qui fait la différence. Cet état d’esprit aide à adopter la bonne posture en arrivant dans une entreprise.
Comment décrirais-tu la manière qu’a Noëmie d’aborder les sujets et de collaborer avec l’équipe ?
Toujours très réfléchie et structurée. Noëmie ne cherche pas à trouver une solution de manière précipitée mais elle prend le temps de bien comprendre les besoins. Ça a l’air logique dit comme ça mais ce n’est pas le cas de tous les Product Designers. J’aime le fait qu’elle cherche du sens dans ce qu’elle fait, qu’elle ne s’arrête à l’application d’une méthodologie juste pour suivre une méthodologie mais surtout, j’apprécie qu’elle n’oublie pas l’objectif premier d’un projet ; tout en pensant aux utilisateurs.

Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans sa contribution à l’équipe Product aujourd’hui ?
Clairement, sa capacité d’écoute liée à son envie de bien faire, qui englobe plusieurs choses. La première, c’est l’envie de bien comprendre son environnement ; ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et ce qu’on devrait améliorer. Cela touche tant des problématiques produit pures que notre manière de travailler dans l’équipe. La seconde, c’est l’envie de créer une culture, une dynamique d’équipe qui se pose les bonnes questions. La troisième, c’est son envie de s’améliorer. Noëmie est demandeuse de feedbacks. On sait tous à quel point ça n’est déjà pas évident de faire un feedback mais ça n’est pas simple d’en recevoir. En l’occurence, Noëmie recherche le feedback et est à l’écoute des gens autour d’elle pour s’améliorer.
Selon toi, qu’est-ce qui différencie un profil formé chez The Design Crew des autres profils junior sur le marché ?
La première chose qui me vient en tête c’est l’état d’esprit. Quand on est designer - qu’importe son niveau - on parle beaucoup de frustrations liées à la place que le design a dans son organisation. Or cette place il faut aller la prendre, elle ne viendra pas toute seule. Je trouve qu’un profil formé chez The Design Crew comprend l’importance de son rôle au-delà de sa contribution opérationnelle dans l’organisation. Il a conscience de la posture à adopter. Alors oui, ça n’est pas aussi simple que cela, et on doit l’accompagner, l’aider au jour le jour mais les discussions ne sont pas les mêmes qu’un autre profil junior sur le marché qui n’a pas conscience de cet enjeu.