Auriele découvre le design alors qu’elle travaille comme Account Manager en agence. Confrontée à un environnement qui ne lui ressemble pas, elle remet en question son parcours professionnel. En quête de sens, elle s’intéresse au product design — un domaine où elle peut allier empathie, stratégie et impact.
Après une première exploration en solo, elle choisit de structurer sa reconversion en rejoignant le Bootcamp de The Design Crew.
Aujourd’hui, elle est Product Designer chez Happn.
Tu es passée d’Account Manager à Product Designer. Qu’est-ce qui t’a motivée à changer de voie, et pourquoi avoir choisi le Bootcamp The Design Crew ?
J’ai subi tous les effets négatifs du travail en agence : ma santé en a souffert, les horaires étaient intenables, la reconnaissance absente, l’environnement toxique, les mentalités rigides, le plafond de verre bien réel… J’étais épuisée. Ça ne valait clairement pas le coup de sacrifier autant pour si peu.
J’ai choisi The Design Crew parce que je savais que j’allais y apprendre un métier à fond, avec les bonnes personnes. J’avais toute confiance dans le fait que ce serait concret, immersif, et porté par des mentors du secteur vraiment experts. Et pas une énième formation théorique.

Tu viens d’un métier non-tech et non-créatif. Quel a été ton plus gros challenge dans cette reconversion — et comment tu l’as surmonté ?
Même si la Tech est plutôt ouverte aux parcours atypiques, ce n’est jamais évident de convaincre qu’on est légitime — surtout sur un CV, au milieu de centaines d'autres.
On pense souvent qu’on devient Product Designer en 8 semaines, mais la vérité, c’est qu’on ne part pas de zéro. On le devient parce qu’on a déjà toute une carrière derrière soi. Mon challenge, c’était de faire comprendre ça.
J’ai mis en place deux choses :
1. J’ai traduit mon parcours pour qu’il soit lisible par des gens qui ne connaissent rien à mon ancien métier. C’est important de parler le même langage.
2. Je me suis immergée dans la culture Produit et Tech : j’ai rencontré des gens, j’ai écouté, j’ai posé des questions… sans jamais oublier d’où je venais. Parce que c’est aussi ma force, ma différenciation.
Je ne voulais pas qu’on me voie comme une newbie, mais comme quelqu’un qui apporte un nouveau souffle — avec des convictions solides. Et je pense que c’est ça qui a fait la différence.

Qu’est-ce qui, selon toi, t’a le plus aidée pendant la formation pour décrocher ton poste chez Happn ?
Je pense que je n’aurais pas pu me distinguer face à des profils seniors si les mentors ne nous avaient pas autant répété un truc : “Mettez votre ego de côté.”
Je venais d’un secteur où il valait mieux être un requin que jouer collectif. Quand on me parlait d’humilité, honnêtement, je pensais un peu qu’on me vendait une fable… Mais en fait, pas du tout.
Lors du process chez happn, j’ai pu me démarquer grâce à ma capacité à me remettre rapidement en question pendant le case. On a eu un échange hyper riche, en ping-pong, parce que je n’ai pas cherché à avoir raison à tout prix, je n’ai pas cherché à imposer une sorte d’autorité. J’étais ouverte à challenger mes idées en temps réel, et je pense que c’est la clé dans notre métier.

Vous êtes plusieurs anciens du Bootcamp chez Happn (Alexandre, Tom...), même sans être de la même promo. En quoi cette expérience commune a-t-elle facilité intégration dans l’équipe ?
Ce que ça change surtout, c’est l’onboarding. Tu arrives et tu te sens tout de suite dans une safe zone.
Tu sais que tu peux poser toutes les questions, que tes doutes sont normaux — ceux liés à la reconversion, aux compétences, au syndrome de l’imposteur… Et tu sais que tu peux en parler sans craindre de ne pas être prise au sérieux.
The Design Crew te donne des bases solides : en méthodo, en mindset, en skills… mais sans te formater.
On a tous des parcours très différents, et aujourd’hui ça se ressent : chacun apporte quelque chose de distinctif à l’équipe. On se complète vraiment.
On n’est pas des copycats — et ça, c’est vraiment cool.

Travailler en product design sur une appli de rencontre, ça ressemble à quoi ? Quelles sont les missions au quotidien ?
C’est un terrain de jeu passionnant, avec des challenges assez uniques. Notamment : concevoir une expérience bilatérale. L’utilisateur est à la fois viewer et viewee. Il attend certaines choses de l’app… mais ne s’applique pas forcément les mêmes exigences quand il remplit son profil ou quand il interagit.
Ce qu’on construit, ce sont quatre murs digitaux pour que des gens puissent faire connaissance. Mais ce qu’ils viennent chercher — la connexion humaine —, on ne peut pas la contrôler.
Et puis, c’est excitant d’être au cœur d’un sujet aussi sociétal. Une appli de rencontre, ça touche à l’ego, à la solitude, au rejet… Ça demande un niveau d’empathie et de bienveillance encore plus élevé qu’ailleurs. On n’a pas le droit à l’erreur.

Presque deux ans chez Happn : qu’est-ce que tu retiens de cette aventure jusqu’ici ?
Ça a été une aventure ultra formatrice, intense et profondément humaine.
Honnêtement, je pense que je n’aurais pas pu mieux tomber pour commencer : une super boîte, une équipe bienveillante.
Je ne me suis jamais sentie comme une “junior en reconversion” — on m’a fait confiance très vite, et je pense que ça a été crucial pour me permettre de grandir.
On m’a accompagnée, challengée, fait monter en compétences, et surtout, on m’a laissée choisir la voie dans laquelle je voulais évoluer.
Et ça, c’est précieux. Merci à toute l’équipe !

Que conseillerais-tu à quelqu’un qui hésite à se lancer dans une reconversion en product design ?
Mais vas-y !
Pour moi, le plus dur, ça n’a pas été d’apprendre un nouveau métier. C’est de gérer le regard des autres. T’es là, tu te dis que t’as plus de 30 ans, tous tes potes passent des grands milestones personnels et professionnels… et toi, tu repars à zéro. En 8 semaines. Vers un domaine que tu ne connaissais même pas avant.
Mentalement, c’est dur. Tu doutes, tu te juges, tu te demandes si tu vas réussir — ou si tu vas te planter encore une fois. Franchement, tu peux être ton pire ennemi.
Ce qui m’a aidée, c’est de penser au coût de l’inaction. Est-ce que ce sera vraiment mieux de stagner en continuant de subir une vie qui ne te fait pas vibrer ? Ou est-ce que ce n’est pas plus facile, au fond, d’affronter les turbulences d’une reconversion ?
La vérité : tu oublies vite les galères, une fois que tu es enfin là où tu dois être.